Le 8 juin dernier, le Parlement européen a voté l’interdiction du moteur à combustion pour les applications automobiles dès 2035, soit 5 ans avant la législation précédente. Cette décision est conforme à la proposition de la Commission de réduire les émissions de 100 % d’ici à cette année-là. Le vote ouvre maintenant la voie à des négociations avec les États membres, dont la France, afin de déterminer la forme finale de la loi.
Cela ne signifie pas que d’ici 2035, l’ensemble du parc automobile européen sera composé de voitures électriques. Cela signifie que les constructeurs automobiles ne seront pas autorisés à vendre des véhicules fonctionnant au gaz, à l’exception notable des séries de moins de 1 000 unités (l’exception Ferrari). Avec un âge moyen des véhicules en circulation atteignant 10 à 12 ans des deux côtés de l’Atlantique, et augmentant d’année en année, il faudra attendre 2050 pour avoir un parc automobile majoritairement composé de voitures électriques (ou à hydrogène).
Cette nouvelle échéance et cette nouvelle législation s’accompagnent de nouveaux défis et de nouvelles opportunités pour les économies européennes. Aujourd’hui, il faut au moins 20 minutes pour recharger un véhicule électrique. Les longs trajets, le manque d’infrastructures et les pics d’utilisation (comme pendant les vacances d’été) peuvent faire de l’utilisation d’une voiture électrique un cauchemar. La justification de la décarbonisation est également sujette à débat. Bien que les véhicules électriques n’émettent pas de CO2, l’électricité dont ils ont besoin pour fonctionner peut provenir de centrales au charbon ou au gaz (80 % de l’électricité en Pologne ou en Allemagne) qui, à leur tour, émettent une quantité substantielle de CO2. La fabrication de la batterie nécessite beaucoup d’énergie et émet donc des quantités importantes de CO2. En moyenne, la fabrication d’un nouveau véhicule à moteur à combustion génère environ 6T de CO2 pour un véhicule dimensionné pour une autonomie de 400 miles. En revanche, la fabrication d’une batterie électrique permettant une autonomie de 120 miles génère 12T de CO2. Enfin, en ce qui concerne le coût, un véhicule électrique est en moyenne 40% plus cher que son équivalent à moteur à combustion. Le coût d’un véhicule neuf en nombre de mois de salaire minimum a doublé au cours des 10 dernières années en France.
Ces défis vont fondamentalement modifier l’utilisation et la vente des automobiles. La démographie et l’urbanisation, le vieillissement de la population, le désintérêt des jeunes générations, l’essor du covoiturage, l’adaptation de l’infrastructure, l’augmentation des coûts créeront les conditions d’un nouvel écosystème où la voiture électrique (ou à hydrogène) aura sa place. Les entreprises européennes et françaises jouent un rôle central dans cette transition et contribuent chaque jour à faire progresser les technologies nécessaires pour achever la transformation de nos économies vers une empreinte plus verte. La FACC peut être votre intermédiaire auprès de ces acteurs clés du secteur.