Le mois de janvier est l’occasion de réfléchir aux réalisations de 2021 et d’examiner les prévisions pour l’année à venir. Avec une prévision de croissance du PIB de 5,6 % en glissement annuel, 2021 a été l’une des meilleures années jamais enregistrées pour l’économie américaine. Le taux de chômage est proche de son niveau record de 3,9 % à la fin du mois de décembre 2021. Comparativement, le PIB de la France a augmenté d’environ 6,25 % au cours de la même période, tandis que le taux de chômage est tombé à 8,1 % à la fin du mois de septembre 2021, un chiffre relativement bas par rapport à la moyenne des quatre années précédentes. Les prévisions pour 2022 varient entre une croissance du PIB de +3,5 % pour l’économie américaine et de +3,8 % pour l’économie française. Tous ces chiffres sont relativement bons, alors quel est le problème ? … Le problème semble être l’inflation.
En 2021, les salaires américains ont augmenté de 4,7 % tandis que l’indice des prix à la consommation a grimpé de 7 %, soit la plus forte hausse sur douze mois depuis juin 1982, ce qui a eu pour effet d’éroder tous les gains obtenus sur d’autres fronts. Situation similaire en France avec un taux d’inflation annuel confirmé à 2,8 % en glissement annuel en décembre 2021, un plus haut depuis 13 ans, alors que les salaires ont augmenté de 0,9 % sur les 6 premiers mois de l’année. Tout le monde semble ressentir le pincement entre les deux.
Le 15 décembre, le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a réorienté la lutte contre la pandémie vers la lutte contre l’inflation, un signal fort que l’inflation est plus persistante et plus élevée qu’initialement prévu. Sous l’effet des forces de l’offre et de la demande, l’inflation pourrait bien se maintenir.
Tout d’abord, la perturbation continue de la chaîne d’approvisionnement causée par la pandémie crée une demande excédentaire par rapport à l’offre de biens disponibles. Cette question est complexe et globale. L’interdépendance de nos économies montre ici ses limites et la défaillance d’un acteur a des conséquences considérables. Deuxièmement, la volonté politique d’autonomie nationale (illustrée par l’augmentation des droits de douane initiée par l’administration Trump, poursuivie par Biden ou par le Brexit en Europe) a essentiellement coupé nos économies développées des sources de main-d’œuvre des pays à faible coût. Troisièmement, la pénurie de main-d’œuvre aux États-Unis. Le faible taux de chômage peut cacher une sombre réalité : 10,4 millions de postes de travail sont actuellement vacants. L’abondance des programmes de subventions en cas de pandémie, la “grande démission” ont contribué à une distorsion sans précédent entre le nombre d’offres d’emploi et le nombre de demandeurs d’emploi. Tous ces facteurs combinés génèrent de fortes pressions inflationnistes qu’il n’est pas facile d’endiguer.
En revanche, et contrairement à ce qui s’est passé dans les années 70 et au début des années 80, nous ne parlons pas de “stagflation”. Les prévisions de croissance restent solides, le taux de chômage est faible et les programmes de relance sont arrivés à leur terme. Avec la FACC, nous aurons l’occasion, au cours de l’année 2022, de développer certains de ces sujets et de partager nos expériences respectives en matière de gestion de ces défis. N’oubliez pas de renouveler votre adhésion et rejoignez-nous si vous êtes nouveau dans notre communauté !