Selon le Bureau américain des statistiques du travail, l’inflation a atteint +8,3 % en avril sur une base annuelle mobile. Les deux principaux facteurs de cette augmentation sont le coût de l’énergie et le coût des produits alimentaires. Depuis mai 2021 et jusqu’en avril 2022, ils ont respectivement augmenté de +30,3 % et de +9,4 %.
À court et à moyen terme, l’inflation ne disparaîtra pas. Les perturbations continues des chaînes d’approvisionnement et les pénuries de main-d’œuvre limitant l’offre d’une part, la demande refoulée de biens et de services à la suite de la pandémie, l’abondance de liquidités dans le sillage des programmes de relance stimulant la demande d’autre part, créent les conditions d’une tempête parfaite.
D’après les travaux publiés en janvier par la société française d’études de marché et de conseil Ipsos, 63 % des consommateurs américains déclarent que le budget de leur ménage ne peut s’accommoder de la poursuite des hausses de prix et 80 % d’entre eux s’attendent à modifier leurs habitudes d’achat. L’augmentation des prix incitera certains à réduire leurs achats, mais d’autres chercheront à acheter des articles moins chers (35 %), à rechercher des produits en promotion (42 %) et, bien sûr, à se tourner vers les marques de distributeurs (26 %). Concrètement, cela se traduit par des achats plus fréquents dans les magasins de grande distribution (Walmart, Target, etc.), par une plus grande capacité de discernement et d’affirmation quant à la valeur perçue des produits et par une moindre fidélité aux marques. Si les prix sont bien gérés, les distributeurs comme les fabricants peuvent gagner des parts de marché. L’inverse est également vrai, la baisse éventuelle de la consommation affectant durablement certaines catégories de détaillants et de marques. Combinés aux changements technologiques (commerce électronique), ces changements dans les modes de consommation peuvent avoir un impact substantiel sur notre vie quotidienne. Il se peut que nous fassions bientôt nos courses en ligne à l’échelle mondiale et que nous ayons moins de choix au niveau local. Le déplacement au supermarché peut devenir le déplacement chez le grossiste et pourquoi pas chez le producteur ? Il s’agit là d’idées stimulantes sur lesquelles je vous invite à réfléchir avec vos partenaires de la FACC.